Paul Seixas : « Ça me choque un peu »

Crédit photo Nicolas Mabyle - DirectVelo

Crédit photo Nicolas Mabyle - DirectVelo

Paul Seixas a vécu un nouveau titre, mais cette fois par procuration au Championnat de France Juniors. C'est son coéquipier Camille Charret qui a levé les bras en solitaire à Altkirch. Heureux pour lui, le licencié de La Motte Servolex Cyclisme, membre de la U19 de Decathlon AG2R La Mondiale, ne pouvait pas s'empêcher d'être agacé malgré la médaille de bronze autour de son cou (voir classement). Sans informations avant la cloche, Paul Seixas s'étonne surtout de l'attitude de certains de ses adversaires, qui n'ont pas été très tendres avec lui. Le Junior 2 est revenu avec DirectVelo sur cette journée qui s'achève bien malgré les grosses frustrations ressenties.

DirectVelo : On te sent presque un peu agacé...
Paul Seixas : En soi je suis très content, on a gagné avec Camille (Charret). Ce qui m'a agacé, c'est de ne pas savoir ce qu'il se passait devant. Je croyais qu'on avait course perdue, ils nous ont dit d'attaquer. Donc je pensais qu'il y avait un problème devant. Pendant toute la course j'étais un peu déçu, mais finalement on a gagné ! Ce qui m'a le plus déçu, c'est l'attitude de certains coureurs, avec qui je pensais faire la course pour durcir. Mais finalement c'était tout le monde contre moi à m'engueuler parce que je ne voulais pas faire les efforts pour les autres.

C'est-à-dire ?
À la fin, quand je rentre dans le contre alors que j'ai Camille devant, un coureur m'a dit de suivre les coups, que je n'étais pas un gagnant... Il a même limite commencé à m'agresser. Ça m'a secoué de voir un tel état d'esprit, ça me choque un peu. Je suis très content que Camille gagne, et c'est le plus important aujourd'hui. J'espère juste que toute ma saison ne se résumera pas à tout le monde contre moi. Peut-être que j'exagère un peu, qu'on dira que ce n'est pas vrai et que je pouvais gagner. Mais j'ai ressenti ça aujourd'hui. C'était peut-être normal après avoir gagné le chrono. Mais c'est un peu abusé. Je m'y attendais, mais pas au point de ne jamais collaborer avec moi, si ce n'est en étant à deux minutes...

« À PART DANS LES DERNIERS KILOMÈTRES, C'ÉTAIT PAS MAL DE FRUSTRATION »

Tu te sentais comment ?
Physiquement ça allait de mieux en mieux au fil de la course, j'aime bien quand les efforts se répètent. Au fur et à mesure, les coureurs craquaient et moi j'étais toujours bien. Je pense que dans les deux derniers tours, j'ai commencé à rattraper des grappes de coureurs et les lâcher sans même passer un relais. Je suis content de ma forme, il me reste à trouver une meilleure tactique pour gagner la course. Mais c'est très bien, on a gagné avec Camille. J'avais juste une sacrée peur que ça ne se passe pas bien devant sachant que je n'avais pas d'infos. Je suis arrivé super heureux. Mais à part dans les derniers kilomètres, c'était pas mal de frustration.

À quel moment tu as compris que tu étais 3e ?
Je ne comprenais pas grand chose... Il y en avait tellement partout. À la fin j'ai cru comprendre que c'était Camille et que j'étais dans le groupe de contre. Là je me suis dit que c'était bien mais que j'avais fait un tour à bloc sans aucune aide. Donc je pensais être juste, mais j'ai réussi à les lâcher dans le Roggenberg avant de rattraper Jan Hernandez Reilhe. Je n'ai pas pu faire la jonction avec Rémi (Daumas), il était trop loin. Mais je suis très content quand même, c'est déjà inespéré vu la situation à deux tours de l'arrivée.

Jusqu'au dernier tour tu étais donc dans le flou...
Je ne savais pas si Camille était si fort pour tenir face à d'autres mecs. Il aurait pu être devant, ou pas... Généralement quand tu as un coureur devant, tu es enthousiaste. Là j'étais plus dans l'optique de devoir rentrer, j'étais vachement inquiet. C'était un tel bazar... À un moment on s'est marqué avec un coureur de Bourgogne-Franche-Comté, on a perdu une minute par rapport au groupe dans lequel j'étais. Pour montrer à quel point certains sont prêts à vous faire perdre la course... À la fin, j'ai réussi à rentrer et en voyant Camille devant tout a changé dans ma tête. C'était super, même si j'ai la boule au ventre de voir ce que certains coureurs font.

« AUJOURD'HUI, JE N'AI PAS TROUVÉ LES PARADES »

Tu vas vite enchaîner...
La semaine prochaine, il y a le Centre Morbihan puis le Pays de Vaud et la Classique des Alpes. Ça va aller vite. Je suis content, on va essayer de continuer comme ça. Pour le moment ça se déroule presque parfaitement malgré quelques points à améliorer tactiquement. Mais c'est tellement déjà lourd d'endosser ce rôle de leader, j'espère que ça ne se passera pas comme ça toute la saison.

D'un côté, ça peut aussi t'apprendre des choses tactiquement...
C'est ce que je me dis, il faut trouver des parades. Et aujourd'hui je ne les ai pas trouvées. C'est de ma faute si je suis 3e aujourd'hui, mais c'est Camille qui gagne. Donc c'est parfait. Malgré tout, j'aurais quand même pu mieux courir. À froid je verrai des choses à améliorer. Aujourd'hui, tout ce qui compte, c'est que j'ai appris et que Camille a gagné. C'est tout.


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